Transports en Ile-de-France : le big bang des tarifs

« C’est une révolution », a affirmé Valérie Pécresse, mercredi 18 septembre, pour annoncer l’arrivée, le 2 janvier 2025, d’un billet unique pour les transports valable dans toute l’Ile-de-France. La présidente (Les Républicains) de la région, qui supervise aussi l’autorité organisatrice Ile-de-France Mobilités, n’est pas la seule à l’assurer. Les associations d’usagers et ses opposants de gauche le reconnaissent et se disent heureusement surpris par cette décision ambitieuse qui termine le chantier ouvert par son prédécesseur socialiste, Jean-Paul Huchon. Il avait engagé le dézonage du passe Navigo. Fini le titre de transport plus cher pour les habitants de la banlieue. Fini, aussi, l’achat d’un billet complémentaire pour les Parisiens voulant s’aérer le week-end, moyennant un prix plus élevé.
Sortant des clivages politiques, la présidente de la région a même qualifié de « visionnaire » cette décision de 2012 qu’elle avait pourtant combattue, notamment parce qu’elle n’était pas financée à l’époque. Aujourd’hui, défendant l’écologie, la justice et la simplicité, elle a décidé d’aller au bout de ce mouvement en dézonant aussi le prix des billets.
A compter du 2 janvier 2025, tous les trajets en métro, RER ou train, achetés à l’unité, seront à 2,50 euros, quelle que soit la distance, et ceux en bus ou tram à 2 euros (majoré de 50 centimes en cas d’achat à bord). Il n’y aura plus de billets dits « origine-destination » hors de Paris. Cela mettra fin aux « pièges tarifaires » : aujourd’hui, un prix différent s’applique si vous allez à la Défense, dans les Hauts-de-Seine, en métro ou en RER (plus cher), avec un risque d’amende. « Il y a plus de cinquante mille tarifs dans la région », regrette IDFM. Trop complexe.
A première vue, ce billet unique est une bonne nouvelle pour tous les habitants de banlieue, qui souvent payaient leur trajet 5 euros ou davantage en cas de correspondance avec un bus ou un tram après le RER ou le métro, ou une connexion entre un RER SNCF et un autre exploité par la RATP. Pour les Parisiens, c’est une autre histoire : ils payaient le ticket de métro 2,15 euros, voire 1,735 euro en carnet de dix, bien moins cher que le futur tarif unique à 2,50 euros. Car la simplification de la tarification s’accompagne d’une « révolution billettique » qui mettra fin au carnet de tickets, dès le 2 janvier 2025, et aux tickets magnétiques papier, fin 2025.
A la place, les Franciliens auront le choix entre deux abonnements. Le passe Navigo à 86,40 euros par mois (la majorité des déplacements) ou le passe Navigo Liberté +, pour les voyageurs occasionnels ou les télétravailleurs. Celui-ci permet de voyager autant qu’on veut et de payer ses déplacements le 15 du mois suivant. Cette carte n’existait que pour Paris et quelques villes desservies par le métro.
Il vous reste 49.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.